Quels sont les camouflages de l’armée française?

Les camouflages de l’armée française sont principalement basés sur le modèle centre-Europe. La dissimulation fait partie intégrante de la tactique militaire. Un nouvel équipement va être distribué aux troupes à partir de 2020.

Les camouflages actuels de l’armée française?

Les camouflages actuels sont conçus pour assurer une dissimulation optimale dans tous types d’environnements.

Le camouflage Centre-Europe

Le Camouflage Centre Europe (CCE) constitue aujourd’hui la référence du camouflage et de la dissimulation pour l’armée française. Ce camouflage a été adopté en 1991 en remplacement du TAP 47 Léopard, utilisé par les parachutistes, et du tissu vert armée F2. Le CCE compte 4 coloris : beige, vert, marron et noir. La forme des motifs rappelle l’écorce des arbres. Les tissus sont à la fois légers et résistants.

Le camouflage Daguet

Le camouflage Daguet est une variante du CCE, adaptée aux milieux désertiques. Il a été utilisé plusieurs fois à partir de 1989 avant d’être définitivement adopté en 2012 par les unités conventionnelles de l’armée de terre. Ce camouflage de nouvelle génération est aujourd’hui utilisé pour toutes les interventions menées sur le sol africain. Il comporte 3 couleurs : sable uni, beige vert et brun.

Le camouflage alpin

Les chasseurs alpins disposent d’équipements de camouflage entièrement blancs. Rien n’est laissé au hasard pour une dissimulation totale dans la neige : cagoules, housses de sacs, gants. Les textiles sont sélectionnés pour leur résistance, leur légèreté et leur séchage rapide. Les filets de camouflage utilisés par les chasseurs alpins sont également d’un blanc immaculé.

Filet de camouflage utilisé par l’armée française

Jusqu’en 1990, l’armée française utilisait surtout des filets de grande taille, conçus pour un usage statique. L’apparition de l’écran de camouflage rapide (ECR) a modifié les habitudes. Ces filets rectangulaires sont constitués de mailles fines, avec une dimension standard de 6m x 3m. Très pratiques à transporter dans des sacoches, ils sont accrochés aux véhicules. Ces filets sont particulièrement efficaces contre la détection thermique. Il suffit de les placer à la verticale à environ 1 mètre d’un blindé, par exemple. Les ECR sont légers et peuvent être installés rapidement par une personne seule.

Innovations pour le camouflage de l’armée française

Le camouflage est de plus en plus une question de technologie. Les moyens de détection sont incroyablement sophistiqués, c’est pourquoi les systèmes de camouflage doivent également faire preuve de toujours plus d’ingéniosité. Le camouflage moderne s’appuie sur le principe de la furtivité. L’hélicoptère Tigre, par exemple, a été conçu pour être difficilement détectable, que ce soit à l’œil nu ou par les radars. Le char Leclerc, quant à lui, peut être facilement recouvert d’une housse de camouflage désert pour être moins visible dans les espaces ouverts. Le camouflage est conçu comme une arme supplémentaire pour tromper l’ennemi. La règle est de combiner plusieurs systèmes afin d’assurer une dissimulation maximale.

Le nouvel équipement des troupes à partir de 2020

L’ensemble des 77000 soldats que compte l’armée française va recevoir un nouvel équipement entre 2020 et 2022. Le nouveau treillis F3 est au cœur de ce dispositif. Conçu pour correspondre aux conditions de combat actuelles, son tissu offre une résistance au feu de 7 secondes. Deux versions sont prévues, été et hiver, avec deux motifs de camouflage, centre-Europe et désert. L’équipement de base est complété par un ensemble pour se protéger des intempéries. Un poncho de camouflage permet de se dissimuler et peut servir d’abri de fortune. Ce nouvel équipement est destiné à être remplacé tous les deux ans. Les besoins en camouflage pour l’armée française sont énormes. Selon le CESCOF (Centre d’expertise du soutien du combattant et des forces), la fabrication des treillis F3 va nécessiter 1,2 million de mètres de tissu.

Premiers camouflages utilisés par l’armée française

La Première Guerre mondiale a constitué un véritable tournant dans l’histoire de l’uniforme militaire. Jusqu’alors les couleurs vives étaient la règle, ce qui explique en partie que les troupes françaises ont été décimées pendant les premières semaines de la guerre. C’est le peintre Louis Guingot qui a eu l’idée de revêtir les tissus à usage militaire de motifs de camouflage. Son prototype de veste “léopard” n’a pourtant pas convaincu les responsables de l’armée et ce projet n’a jamais abouti. Louis Guingot a néanmoins intégré l’équipe qui a mis au point les premiers filets de camouflages de l’armée française, dont les motifs étaient peints à la main. Les talents des peintres cubistes et des artistes qui maîtrisaient le trompe-l’œil étaient particulièrement recherchés. Le vêtement de camouflage militaire s’est rapidement développé à partir des années 1950 avec des motifs adaptés à tous les types de terrains.