Les meilleurs camouflages d’animaux

Les camouflages militaires sont apparus il y a seulement un peu plus de 100 ans, mais les animaux ont compris depuis très longtemps que se dissimuler était avant tout une question de survie. Les stratégies adoptées sont très variées, mais le résultat est tout simplement bluffant.

Le caméléon, n°1 du camouflage

Avec sa double couche de nanocristaux, l’épiderme du caméléon n’en finit pas de surprendre les scientifiques. Le caméléon panthère, originaire de Madagascar, est sans doute l’espèce la plus spectaculaire, tellement son corps peut revêtir une multitude de coloris. Le caméléon est capable de changer de couleur en moins d’une seconde. Son système de camouflage est tellement perfectionné qu’il agit aussi bien sur la teinte que sur la luminosité. Cet animal étonnant profite de cette particularité dans deux situations : pour se camoufler des prédateurs, mais aussi pour communiquer avec ses congénères, notamment en période de reproduction. Le caméléon vit sur Terre depuis plus de 90 millions d’années. Sa faculté à se dissimuler constitue sans doute l’un des critères déterminants de sa longévité. Il ne pouvait que susciter l’intérêt des militaires, à tel point que le futur projet de “peau active” de l’armée française s’appelle le projet Caméléon.

La pieuvre, la reine de la dissimulation

La pieuvre est sans nul doute l’un des animaux marins les plus aptes à se fondre dans son environnement. Elle peut changer très rapidement de couleur et disparaître littéralement du décor. Cette faculté lui est particulièrement utile pour échapper à la raie, son principal prédateur. Le camouflage est d’ailleurs une particularité partagée par de nombreuses espèces de la famille des céphalopodes. Les calmars et les seiches peuvent non seulement changer de couleur, mais aussi de forme et de texture. Le plus étonnant est que les yeux de ces animaux ne sont pas capables de distinguer les couleurs, un mystère de plus à résoudre pour les scientifiques.

Raie, poisson-feuille ou poisson-pierre, prudence!

Les fonds marins sont décidément le théâtre d’une lutte sans merci entre les espèces. La ruse et le camouflage sont des stratagèmes utilisés au quotidien pour capturer des proies ou échapper aux prédateurs. La raie a l’habitude de se camoufler dans le sable, de façon à surprendre les poissons ou les mollusques qui passent à proximité. Le poisson-feuille se laisse onduler dans le courant pour mieux capturer les poissons et crustacés qui s’approchent sans se méfier. Quant au poisson-pierre, il est l’une des espèces les plus venimeuses au monde, y compris pour les plongeurs.

Des dragons sous la mer?

Malgré son nom, le dragon de mer, également appelé hippocampe feuille, est un animal très pacifique, qui mesure au maximum 45 centimètres. Son corps est revêtu d’excroissances qui lui permettent de se dissimuler dans les zones recouvertes d’algues. S’il imite le varech à la perfection, c’est surtout pour protéger sa progéniture. Inféodé à l’Australie, il se nourrit de plancton et de petits poissons.

Les insectes, champions de l’illusion

Le camouflage constitue sans nul doute la stratégie n°1 pour la survie des insectes. L’imagination de la nature est vraiment sans limite tellement les procédés de dissimulation sont nombreux. Entre la mante religieuse qui se transforme en fleur ou en guêpe, ou le papillon à tête de hibou, les prédateurs y perdent leur latin. L’araignée-coccinelle, la mouche-abeille, l’araignée-fourmi ou le papillon-serpent développent des capacités de mimétisme pour le moins surprenantes. Les phasmes, quant à eux, imitent les brindilles à la perfection et peuvent rester immobiles de longues heures sans risquer se faire dévorer.

Les serpents, champions du camouflage woodland

Les serpents ne sont pas en reste, avec leurs motifs géométriques très sophistiqués. La peau de la vipère du Gabon de l’Ouest dispose de facultés étonnantes. Non seulement ses taches kaki, beiges et noires sont idéales pour évoluer en milieu forestier, mais en plus cet animal ne réfléchit qu’une très faible quantité de lumière. Elle est donc quasiment invisible, même en plein jour. Cette particularité intrigue au plus haut point les scientifiques, qui pourraient s’en inspirer pour la conception des panneaux solaires du futur.

Les oiseaux qui se transforment en écorces d’arbres

Les oiseaux ont la faculté de voler pour pouvoir échapper à leurs prédateurs, mais de nombreuses espèces ont développé des capacités de mimétisme pour rester le plus discret possible lorsqu’ils sont au repos. C’est le cas notamment du Grand ibijau, qui vit en Amérique du sud. Surnommé l’oiseau fantôme, il est très difficile de l’apercevoir quand il est perché sur une branche. D’autres espèces d’oiseaux sont également revêtues d’un plumage cryptique, comme l’Engoulevent d’Europe, le Petit-duc scops ou le Torcol fourmilier. Le Lagopède alpin adopte une stratégie différente, puisqu’il est de la couleur de la rocaille en été et qu’il devient blanc comme neige en hiver. Cette particularité est partagée par d’autres espèces comme le renard polaire ou le lièvre arctique.